Conférence par Brigitte Boudon
Jean-Jacques Rousseau est un philosophe qui a eu des adversaires acharnés, a subi de nombreuses calomnies, qui révèlent pour la plupart une certaine ignorance sur ce qu’il a véritablement pensé et écrit. Pourquoi cette incompréhension hostile ?
Principalement, c’est le rôle attribué à la pensée de Rousseau dans la Révolution française qui est au cœur du litige ; on l’accusa même d’avoir été à l’origine de la Terreur. En fait, les thèses que défend Rousseau sont si originales, si surprenantes, et tellement contraires à l’opinion générale de l’époque que ceci explique grandement l’acharnement de ses contradicteurs. Il ne faut pas oublier qu’en plein siècle des Lumières, l’idée de progrès était ancrée dans tous les esprits.
Or il fut l’un des premiers grands penseurs français à avoir pris ouvertement le parti des opprimés et à avoir considéré que les biens les plus précieux que l’homme tient de la nature sont la liberté, l’égalité et le bonheur. A ceci s’ajoute qu’il ne croit pas au péché originel et que, pour lui, « tous ces vices n’appartiennent pas tant à l’homme qu’à l’homme mal gouverné. »
Sa pensée est en fait assez complexe et elle a été souvent réduite, caricaturée et tournée en ridicule. Voltaire n’a pas été le dernier à cette entreprise de discrédit. Sa pensée a été condamnée à Paris et à Genève, et maints ouvrages de Rousseau ont dû être imprimés en Hollande.
Les trois « fausses » affirmations généralement attribuées à Rousseau :
– l’homme est bon par nature et c’est la société qui l’a corrompu ;
– le symbole de cette innocence naturelle est le « bon sauvage »
– le remède à cette corruption qu’est la civilisation est le retour à la nature.
Or, on voit mal comment la corruption par la société s’accorde avec la partie politique de la pensée de Rousseau faisant l’éloge de la cité, de la loi, des vertus du citoyen. L’expression de « bon sauvage » ne se trouve pas chez Rousseau ; il tomberait plutôt dans le travers inverse de la raillerie envers les « sauvages » décrits par les voyageurs ; par contre, l’homme sauvage est pour lui l’homme ni civilisé ni éduqué, et en aucun cas un modèle à suivre. Enfin, l’état de nature est une idée, une notion fictive et n’a jamais été une époque réelle, encore moins un âge d’or. C’est un « état qui n’existe plus, qui n’a peut-être point existé, qui probablement n’existera jamais. » Préface du Discours sur l’inégalité.
Quelques éléments biographiques
Né à Genève, livré à lui-même durant son enfance, sans mère, abandonné par son père, il poursuit son éducation en autodidacte. Il connaîtra de ce fait toute sa vie un sentiment de solitude et d’incompréhension. Il a répété plusieurs fois que sa vocation philosophique et littéraire était née sur la route de Vincennes, où, dans une sorte d’illumination, il avait découvert la voie à suivre pour réformer une société injuste et oppressive. Jusqu’alors il avait songé à faire une carrière de musicien, jouant du violon, de l’orgue et du clavecin, donnant des concerts et des leçons de musique.
A trente ans, il imagine un nouveau système de notation musicale, puis il se met à composer un opéra, Les Muses galantes, puis écrivit plusieurs pièces de circonstance.
Un jour d’octobre 1749, à l’âge de 37 ans, Rousseau prend la route de Vincennes pour rendre visite à Diderot qui y était incarcéré. En marchant, il tombe sur la question proposée par l’Académie de Dijon pour le prix de l’année suivante : si le rétablissement des sciences et des arts a contribué à épurer les mœurs.
« A l’instant de cette lecture, dit-il dans ses Confessions, je vis un autre univers et je devins un autre homme. » Il fut ébloui de mille lumières ; il fut si bouleversé qu’il dut se reposer sous un chêne de l’avenue de Vincennes et c’est là qu’il rédige un texte où il engage ses contemporains à se révolter contre l’oppression.
Cette illumination est une véritable crise métaphysique qui libère son âme longtemps opprimée : il découvre subitement les causes de la corruption de l’homme, mais aussi les moyens d’arrêter sa marche vers l’abîme.
Revenu à Paris, il compose son premier Discours, qu’il envoie à l’Académie de Dijon. Un an plus tard, il apprend que son Discours a remporté le prix de l’Académie. Il est publié en 1751 et provoque immédiatement des remous. On ne compte plus les réfutations du premier Discours. Rousseau s’efforce d’y répondre par une série de lettres ouvertes. En six mois, il devient célèbre.
En 16 ans, il publie tous ses grands ouvrages : le Discours sur l’origine de l’inégalité (1755), la Lettre à d’Alembert sur les spectacles (1758), Julie ou La Nouvelle Héloïse (1761), Emile (1762), Du Contrat social (1762), la Lettre à Christophe de Beaumont (1763), les Lettres écrites de la montagne (1764), enfin le Dictionnaire de musique (1767).
Seules les Confessions, Dialogues et Rêveries du promeneur solitaire, œuvres autobiographiques, sont publiées à titre posthume.
Entre-temps, il se réfugie en Suisse, puis part pour l’Angleterre. Désormais, Rousseau est un proscrit, un être traqué, malade, en proie à la folie de la persécution ; il s’engage même à plusieurs reprises à ne plus rien publier de son vivant.
L’idée de la nature : liberté, égalité, bonheur
Comme Platon, il souligne que les progrès de l’humanité en matière de connaissances, de techniques et d’arts n’ont pas « contribué à épurer les mœurs » (Discours sur les sciences et les arts), que la civilisation fait aussi progresser la corruption et donc que le progrès des Lumières n’apporte pas « de vrais avantages pour le bonheur de l’espèce humaine. » Discours sur l’inégalité.
Il se pose en gardien de l’Etat de droit et de la loi, du bien commun fondé sur la volonté générale dont la souveraineté est le garant de l’égalité, de la liberté et de la justice. Contre toutes les formes d’intérêts particuliers, nous dirions aujourd’hui, corporatistes ou catégoriels.
Le constat premier que Rousseau fait sur la société rappelle celui de Platon dans la République : l’état de fait est injustice et désordre.
« Lorsque je regarde autour de moi, je vois des peuples infortunés gémissant sous un joug de fer, le genre humain écrasé par une poignée d’oppresseurs, une foule affamée, accablée de peine et de faim, dont le riche boit en paix le sang et les larmes, et partout le fort armé contre le faible du redoutable pouvoir des lois. Tout cela se fait paisiblement et sans résistance ; c’est la tranquillité des compagnons d’Ulysse enfermés dans la caverne du Cyclope, en attendant qu’ils soient dévorés. Il faut gémir et se taire. » Fragment sur l’état de guerre.
D’où provient cette oppression ?
Il est vrai que « les hommes sont méchants : une triste et continuelle expérience dispense de la preuve ; cependant, l’homme est naturellement bon, je crois l’avoir démontré. »
« Qu’est-ce donc qui peut l’avoir dépravé à ce point sinon les changements survenus dans sa constitution, les progrès qu’il a faits, et les connaissances qu’il a acquises ? » Discours sur l’inégalité.
Rousseau veut dire que la méchanceté des hommes, principalement sous la forme de l’injustice et de l’oppression, provient, non point de la dépravation naturelle du cœur humain, mais des conditions sociales dans lesquelles ils vivent, à savoir une situation presque fatale d’inégalité, laquelle engendre tout aussi nécessairement l’oppression, la domination des uns et la servitude des autres, sous le couvert de l’autorité des institutions et des lois.
« Résumons en quatre mots le pacte social : vous avez besoin de moi, car je suis riche et vous êtes pauvre ; faisons donc un accord entre nous : je permettrai que vous ayez l’honneur de me servir, à condition que vous me donnerez le peu qui vous reste, pour la peine que je prendrai de vous commander. » Discours sur l’économie politique.
Il s’agit de la convention inique entre un maître et un esclave : « Je fais avec toi une convention toute à ta charge et toute à mon profit, que j’observerai tant qu’il me plaira, et que tu observeras tant qu’il me plaira. » Du Contrat social.
Le ressort de l’oppression est l’inégalité engendrée par les rapports sociaux, entérinée par les institutions politiques. Rousseau renverse l’appréciation dominante à son époque sur les avantages respectifs de l’état de nature et de l’état de société, qui assimile le premier à un état sauvage, bestial et cruel, et le second au développement de la civilisation, au progrès technique, intellectuel et moral.
Le but de l’immense livre qu’est le Discours sur l’inégalité est de « démêler ce que l’homme tient de son propre fond d’avec ce que les circonstances et ses progrès ont ajouté ou changé à son état primitif. » Préface.
Cela revient à se demander ce qu’est l’homme, ce qu’on peut appeler l’anthropologie philosophique de Rousseau, qui sera ensuite développée dans l’Emile et impliquée dans le Contrat social ou La Nouvelle Héloïse.
Les termes de la question mise au concours par l’académie de Dijon en novembre 1753 étaient : « Quelle est la source de l’inégalité parmi les hommes, et si elle est autorisée par la loi naturelle ? » Mais Rousseau en change l’intitulé et le titre complet de son ouvrage est : Discours sur l’origine et les fondements de l’inégalité parmi les hommes.
Rousseau transforme la question politique en problème philosophique : « car comment connaître la source de l’inégalité parmi les hommes, si l’on ne commence par les connaître eux-mêmes ? »
L’idée en soi de l’homme existe-t-elle ? C’est l’état de pure nature et Rousseau reprend une tradition qui remonte à Platon, et une interrogation qui a été développée par Montaigne.
C’est aussi distinguer l’homme naturel et l’homme civil. C’est se donner les moyens de savoir comment l’homme est devenu ce qu’il est à présent, déterminer le principe de l’évolution de l’homme, les lois de la diversification de l’humanité en sociétés différentes, les lois du progrès ou de la décadence, comme le fait Montesquieu.
L’anthropologie de Rousseau est en quelque sorte une anthropologie négative, comme on parle de théologie négative, et comme il parlera dans l’Emile d’une éducation négative.
. l’homme tel qu’il est actuellement a peu varié par rapport à ce qu’était l’homme à l’origine. Rousseau affirme que l’homme sauvage (entendons par là l’homme tel qu’il serait si on faisait abstraction de ce que lui ont apporté la société et la civilisation) est plus fort, plus robuste et plus résistant que les hommes civilisés. Et surtout, il connaissait une adéquation entre ses besoins et la possibilité de les satisfaire. L’homme sauvage n’a pas de désirs qu’il ne peut satisfaire ; il est donc plus heureux que l’homme civilisé qui a des besoins insatiables, d’ordre imaginaire ou illusoires.
Les deux maux capitaux sont donc d’une part l’oppression ou l’assujettissement à autrui et d’autre part, la distinction de l’être et du paraître, le souci de l’apparence sociale à la satisfaction de ses intérêts véritables.
. du point de vue métaphysique ou moral, l’homme est un être sensible, chez lequel la raison ne se développe que tardivement. D’autre part, « ce n’est pas tant l’entendement qui fait parmi les animaux la distinction spécifique de l’homme que sa qualité d’agent libre. » L’homme peut s’affranchir de ses instincts.
. une autre qualité qui distingue les hommes, c’est « la faculté de se perfectionner ». L’homme est capable de sortir de sa condition originaire, et peut se développer presque à l’infini, mais il peut aussi se dégrader au-dessous de celle dont il est sorti. »
« Ses facultés s’exercent et se développent, ses idées s’étendent, ses sentiments s’ennoblissent, son âme tout entière s’élève … » Du Contrat social, livre 1, chapitre 8.
. en tant qu’être naturel, l’homme n’obéit qu’à deux principes : l’amour de soi et la pitié.
Vivre, c’est chercher à se conserver. L’amour de soi peut se corrompre en amour – propre, synonyme d’égoïsme. L’homme est pour lui naturellement solitaire et pas forcément social et porté à l’amour d’autrui.
. c’est seulement du point de vue social qu’il peut y avoir des inégalités. Il cherche à montrer que l’inégalité n’est pas tant naturelle que sociale et que, de ce fait, aucune justification de l’autorité, de la soumission et de la domination ne peut être fondée sur une quelconque inégalité naturelle.
Qu’est-ce qu’une société libre et une autorité légitime ?
Rousseau désespère-t-il de la société et prône-t-il un retour chez les ours, c’est-à-dire de revenir à l’état de nature et donc à la solitude, à l’âge de pierre et à l’animalité sauvage en refusant toute la civilisation ?
Cette tentation n’est pas la sienne, mais plutôt celle des Cyniques…
« Mais la nature humaine ne rétrograde pas et jamais on ne remonte vers les temps d’innocence et d’égalité quand une fois on s’en est éloigné ; ainsi (…) son objet ne pouvait être de ramener les peuples ni les grands Etats à leur première simplicité, mais seulement d’arrêter s’il était possible le progrès de ceux dont la petitesse les ont préservés d’une marche aussi rapide vers la détérioration de l’espèce. (…) On s’est obstiné à l’accuser de vouloir détruire les sciences, les arts, les théâtres, les académies et replonger l’univers dans sa première barbarie, et il a toujours insisté au contraire sur la conservation des institutions existantes, soutenant que leur destruction ne ferait qu’ôter les palliatifs en laissant les vices et substituer le brigandage à la corruption. » Troisième dialogue de Rousseau contre Jean-Jacques.
Rousseau écrit le Contrat social (1762) après le Discours sur l’inégalité (1754) et le Contrat social vise à penser la possibilité philosophique d’une administration légitime et sûre, donc d’une politique juste et d’une autorité légitime, solution à la terrible constatation qui ouvre le chapitre I du Contrat social : « L’homme est né libre, et partout il est dans les fers. »
Il ne s’agit pas pour Rousseau, comme on le croit couramment, de décrire une cité idéale.
« Si j’étais prince ou législateur, je ne perdrais pas mon temps à dire ce qu’il faut faire ; je le ferais ou je me tairais ». Du Contrat social, préambule du livre I.
L’entreprise de Rousseau est analogue à celle de Platon dans la République ou Les Lois : s’interroger sur l’idée de justice ou sur le droit politique, à savoir sur ce qui fonde la légitimité de l’autorité. On ne peut donc lui reprocher de chercher à définir une société idéale, irréalisable, donc utopique.
Leur argument est justement inverse : il faut disposer d’un critère abstrait de ce qui est juste et légitime, puisque, s’il n’existe pas de société juste ni d’autorité parfaitement légitime, encore faut-il disposer d’une norme pour mesurer leur injustice, la distance entre ce qui est juste et ce qui est injuste.
Rousseau réfute les théories qui légitimeraient l’autorité sur une instance transcendante. Il n’existe pas non plus d’autorité politique naturelle, comme celle du père sur ses enfants mineurs. Le droit résulte donc de conventions entre humains.
« Renoncer à sa liberté, c’est renoncer à sa qualité d’homme, aux droits de l’humanité, et même à ses devoirs. »
Comment fonder l’autorité sans anéantir la liberté ?
Il s’agit de trouver un type d’association qui assurerait à chaque individu la sécurité tout en lui permettant de conserver sa liberté. La seule autorité légitime naît d’un accord réciproque des parties contractantes, d’une convention. Tout individu pactise avec lui-même comme membre du corps social. « L’obéissance à la loi qu’on s’est prescrite est liberté. »
« Chacun de nous met en commun sa personne et toute sa puissance sous la suprême direction de la volonté générale. »
Loin d’être un hyper-organisme, cette volonté qui tend toujours à l’utilité publique se révèle intérieure à tout individu. Elle correspond ainsi à la conscience dont la voix se fait entendre en chacun.
Deux phares guident sa quête : liberté et sécurité ; deux impératifs dont l’existence simultanée n’est rendue possible que par l’introduction d’un concept clé : celui d’égalité. La démocratie est là, tout entière.
L’anthropologie de l’Emile : nature et éducation ou de l’enfant au citoyen
Rousseau demeure sceptique sur la possibilité d’une solution politique aux problèmes des hommes et l’Emile ou de l’éducation marque une sorte de repli sur l’individu, sur l’éducation domestique après l’insistance marquée de Rousseau sur l’éducation publique.
Il y écrit : « Voulez-vous prendre une idée de l’éducation publique, lisez la République de Platon. C’est le plus beau traité d’éducation qu’on ait jamais fait. L’Emile en particulier, ce livre tant lu, si peu entendu et si mal apprécié n’est qu’un traité de la bonté originelle de l’homme, destiné à montrer comment le vice et l’erreur, étrangers à sa constitution, s’y introduisent du dehors et l’altèrent insensiblement. »
L’enfant est donc l’image qui sert de symbole à Rousseau pour illustrer l’idée abstraite de l’homme à l’état de pure nature. Tout enfant a devant lui la possibilité de son devenir, alors que l’humanité s’est embarquée dans une histoire mal commencée et qu’elle ne peut revenir en arrière. Pour Rousseau, l’enfant n’est d’abord que sensations, puis raison sensitive, de là il devient raison intellectuelle, et enfin conscience morale.
Comment pousser l’enfant à passer d’un état d’innocence à un état de culture, sans pour autant que cette culture soit artificielle et contre-nature ? Comment actualiser – sans les dénaturer – les virtualités – raison, sociabilité, conscience morale et civique de l’enfant ?
Il ne prône pas une éducation dépourvue de médiations selon laquelle l’enfant découvrirait tout par lui-même et en lui-même. Le pédagogue aura comme mission de diriger l’enfant selon sa nature propre. Deux tâches lui incombent : laisser faire la nature, préserver le cœur de l’enfant du vice et son esprit des préjugés. Telle est la fameuse « éducation négative ».
Il faut pourtant que l’enfant soit confronté avec certains obstacles pour que sa nature s’accomplisse. Le pédagogue sera en fait très présent, pour susciter les rencontres de l’enfant avec la nature, et favoriser les chocs affectifs ou intellectuels. Le respect de la liberté intérieure de l’enfant gouverne la pédagogie de Rousseau. Seule l’éducation qui considère l’enfant dans l’enfant et non l’adulte en puissance peut répondre à son exigence de bonheur.
L’exil et la persécution
La publication de la Profession de foi du vicaire savoyard, qui forme une importante partie du livre IV d’Emile, devait valoir à Rousseau la persécution et l’exil. Il y faisait l’éloge de la religion naturelle et de la tolérance universelle. Il réduisait les dogmes à quelques principes très simples et fondait sa religion sur la conscience, instinct divin, juge du bien et du mal. Le culte essentiel, disait-il, est celui du cœur. Le Parlement, la Sorbonne et l’Eglise, pour une fois d’accord, condamnèrent l’Emile. Le Petit Conseil de Genève ordonna que les deux livres Emile et le Contrat social soient lacérés et brûlés comme « téméraires, scandaleux, impies, tendant à détruire la religion chrétienne et tous les gouvernements. »
Il s’enfuit et il vit en Suisse pendant deux ans sous la protection du roi de Prusse. Il finit par se réfugier en Angleterre avant de revenir à Paris en 1770. Il écrit ses Confessions pour expliquer sa conduite, puis les Dialogues de Rousseau juge de Jean-Jacques, pour mieux répondre à ses accusateurs. Il finira par écrire les Rêveries du promeneur solitaire.
Il meurt à Ermenonville, au retour d’une de ces promenades.
L’œuvre de Rousseau allait connaître une fortune extraordinaire après sa mort, une influence décisive sur la manière de penser des hommes du 19ème siècle.